XVIIIe siècle

Exercez-vous sur quelques documents choisis dans les fonds des archives départementales de Meurthe-et-Moselle.

5 mars 1720

Quand la famille de Lorraine boursicote peu de temps avant la banqueroute de Law.

La chambre des comptes de Lorraine enregistre non seulement les comptes des souverains lorrains mais aussi ceux des princes de la famille pour les revenus perçus au titre des possessions et droits dans le duché, tel Charles Henry de Lorraine (fils du duc Charles IV et de sa seconde épouse Béatrix de Cusance, prince de Vaudémont et souverain de Commercy où il confie à Boffrand la construction du château, il est le cousin du duc régnant Léopold). Il s’agit ici des sommes reçues entre le 1er octobre 1718 et le 1er septembre 1720 au titre des recettes extraordinaires, et parmi celles-ci, des fruits de ses spéculations plutôt lucratives sur la Compagnie des Indes ; les actions sur la Compagnie sont réalisées trois mois avant les émeutes de la rue Quincampoix et la banqueroute de Law.

(Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, fonds de la Chambre des comptes de Lorraine, B 12 442, "13e chapitre de recette extraordinaire")

 

27 mars 1756

Joseph Dominique Félix, juge et garde des terres de la seigneurie de Flavigny, assigne des témoins à comparaître dans le cadre de l'enquête sur des débordements du Mardi gras à Flavigny.

(Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, H 150)

 

26 mars 1763

Consultations et remèdes à Nancy au XVIIIe siècle.

Selon la volonté du duc Stanislas Leszczyński, l’accès aux soins se développe considérablement pour les pauvres gens de Lorraine. Les médecins du Collège Royal de Médecine de Nancy reçoivent gratuitement en consultation, tous les samedis, les habitants de la campagne alentour et consignent dans un registre rapports de consultations et remèdes préconisés dont voici quelques passages. Les archives départementales de Meurthe-et-Moselle se dégagent de toute responsabilité si d’aventure, l’un ou l’autre des lecteurs s’essayaient aux remèdes du XVIIIe siècle pour venir à bout de la grippe saisonnière.

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(Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 15 J 9)

 

[1774-1775] (Première partie)

Dossier de l'hôpital des Enfants trouvés.

1er document - Extrait des registres de baptême des Enfants trouvés de Nancy, 14 novembre 1775.

Cet extrait comporte une liste des pièces constituant le dossier de Victoire.

2e document - Missive de Maréol mentionnant l’accueil de l’enfant à l’hôpital, 2 octobre 1775.

Cette courte lettre, un peu confuse, émane du procureur général au Parlement de Nancy, M. Maréol. C’est lui qui est chargé d’instruire les dossiers des enfants abandonnés et de décider s’ils doivent ou non être accueillis à l’hôpital des Enfants trouvés.

3e document - Lettre de M. Dubois, procureur et avocat du roy en la prévôté royale de Saint-Hippolyte, 28 septembre 1775, sollicitant l’entrée de l’enfant à l’hôpital des Enfants trouvés.

Le procureur de la prévôté de Saint-Hippolyte, paroisse natale de Victoire, est en charge des enfants trouvés ou orphelins de sa juridiction. Celle-ci ne comportant pas de structure d’accueil pour eux, il s’adresse à l’hôpital de Nancy lorsqu’après enquête il apparaît que les enfants n’ont aucune famille ou que leur identité est inconnue.

4e document - Acte du même Dubois établissant les tuteurs des enfants de Jeanne Rebsomen, 27 juillet 1775.

Seules les deux premières pages sont transcrites. Cet acte ne concerne pas le placement de Victoire aux Enfants trouvés. C’est la première des pièces constituant la recherche d’une solution pour Victoire : celle qui institue des tuteurs « d’urgence » pour les trois enfants de Jeanne Rebsomen qui vient de mourir. Les deux aînés, légitimes, possédant donc des biens, n’ont pas le même tuteur que leur demi-sœur, au statut incertain puisqu’à ce moment on se penche tout juste sur la question de sa filiation.

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[1774-1775] (Deuxième partie)

5e document - Déclaration de grossesse de Jeanne Rebsomen, 1er octobre 1774.

Seules les deux premières pages sont transcrites. C’est la pièce la plus ancienne du dossier. La déclaration de grossesse est obligatoire, pour surveiller les naissances illégitimes mais aussi pour prévenir les avortements et infanticides, proscrits au XVIIIème siècle. Elle constitue également une protection pour la fille-mère qui peut à cette occasion déposer de façon officielle l’identité du père de l’enfant…

6e document - Copie collationnée d’une lettre de Xavier Stoltz, père présumé de l’enfant, du 13 octobre 1774.

La réponse, en allemand, de Xavier Stoltz à l’accusation en paternité de Jeanne Rebsomen. Il ne s’agit pas de l’original mais d’une copie établie pour les besoins de l’enquête.

7e document - Extrait d’acte de baptême de Victoire, 23 février 1775 (copie du 22 août).

Cet extrait est rédigé en latin, ce qui est assez rare au XVIIIème siècle. Pourquoi, alors qu’elles étaient en possession de ce document, les sœurs ont-elles fait rebaptiser Victoire (cf. document 1) ?

8e document - Consultation dressée par Me Lang, avocat au conseil souverain d’Alsace, 2 septembre 1775.

Xavier Stoltz est alsacien, se pose donc la question du droit local dont il pourrait dépendre, et sa fille avec lui. Le procureur s’adresse à un avocat alsacien qui lui fait une réponse sans équivoque.

9e document - Procès-verbal d’accueil de l’enfant à l’hôpital des Enfants trouvés, 11 novembre 1775.

C’est la pièce conclusive du dossier de Victoire, sanctionnant l’échec des autorités à trouver une solution. Le procès-verbal donne le nom et l’âge de l’enfant, décrit ses effets personnels et lui attribue un numéro.

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(Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, X 290)