Inventaires après décès

Dressé quelques jours après la mort d’une personne, sur demande des héritiers et souvent en cas d'enfants mineurs, l’inventaire après décès donne la liste des biens qu’elle possédait et une estimation de leur prix (la prisée). Le notaire l’établit en parcourant chaque pièce de la maison afin de relever tous les biens (meubles, vêtements, vaisselle, ustensiles de cuisine, tapisseries, contenu de la bibliothèque, animaux, grains, etc.) de l’habitation, mais aussi les terres possédées, contrats, liquidités ou encore dettes si le défunt en a laissées. Il dure plus ou moins longtemps en fonction de la richesse du défunt. On a ainsi une idée de la maison, du nombre de pièces ou d’étages, de la présence d’une boutique ou d’un atelier.

Lire un inventaire après décès d'une personne, c’est un peu comme entrer chez elle au lendemain de sa mort, découvrir ses conditions de vie, ses goûts, son niveau d’éducation, le matériel nécessaire à l’exercice de sa profession. Il est établi avec soin en présence de la famille et des héritiers du défunt et fait recours à des experts ou professionnels, chargés d’apprécier la valeur des objets. Cependant, beaucoup de biens sont estimées en lots ou en poids (comme parfois la vaisselle, le linge, les livres, etc.). Ce manque de précision peur rendre frustrante la lecture d’un tel inventaire.

Toutefois, à la lecture d’un inventaire après décès, il faut porter son attention à certains détails permettant de mieux connaître les conditions de vie du défunt : de quels matériaux sont faits les objets (nobles comme le cristal, la faïence, les dentelles, l’or et l’argent ou plus modestes) ; comment sont-ils décrits (en mauvais ou bon état) et à quel prix sont-ils estimés ; combien d’objets sont recensés dans chaque catégorie (de vaisselle, de linge, de livres, etc.) ; quels objets sont-ils absents de l’inventaire ; quelle est la précision des listes (par exemple, les ouvrages reliés d’une bibliothèque sont généralement décrits à l’unité, les brochés en lots) ?

Il existe peu de sources, en dehors de l’inventaire après décès, qui permettent à l’historien de pénétrer dans une demeure et d’avoir bon nombre d’informations sur son propriétaire. On trouve ces documents, selon les archives départementales, soit dans les minutes de notaires (série E), soit dans les fonds des juridictions (série B).


Les inventaires

Inventaire après le décès d'Emilie du Châtelet (12 septembre 1749 et 8 avril 1750)

Meubles, effets, titres, papiers établis... L'inventaire après décès d'Émilie du Châtelet permet d'approcher son quotidien de femme de sciences, amie de Voltaire et membre de l'aristocratie.

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Inventaire après décès de Jean Lamour (rédigé du 27 juin au 5 juillet 1771)

Jean Lamour, « serrurier de feu Sa Majesté le Roi de Pologne », décède le 20 juin 1771 à l'âge de 73 ans, dans sa maison située rue Notre-Dame à Nancy. Les scellés y sont posés le jour même, ainsi que sur sa maison de campagne à Maxéville. Jean-Baptiste Lamour, communément appelé Jean, naît à Nancy ; il est baptisé le 26 mars 1698 à Saint-Sébastien. Il est nommé serrurier de la ville de Nancy dès 1726...

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Inventaire après décès de Giovan Betto (ou Betteau) (rédigé le 11 juin 1722)

Giovan Betto (ou Betteau) est né à Riva-Valdobbia (Valsesia, Piémont, Italie), dans une famille d’entrepreneurs et de maçons, le 27 août 1642. Architecte spécialisé dans l’architecture religieuse, il s’installe en Lorraine et travaille au service du duc Léopold à partir de 1703. Il meurt à Nancy, paroisse Saint-Sébastien, le 9 juin 1722... En savoir plus

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