Inventaire Lancelot

En mai 1737, Louis XV confia à Antoine Lancelot (1675-1740) le classement de ce qu’il restait à Nancy des archives particulières de la Couronne de Lorraine (« ou trésor des chartes »), après les différents prélèvements de titres opérés par le roi de France au XVIIe siècle, puis le départ pour Florence du duc François III qui y emporta les archives dites familiales (1737). En trois ans, avec ses commis, Lancelot classa et décrivit la totalité des pièces.

Pour le classement des titres, les feudistes suivirent l’ordre alphabétique des prévôtés, seigneuries, domaines ou sujets. Les 33 volumes de l’inventaire manuscrit qui résultèrent de ce travail ont été cotés, au XIXe siècle, B 336 à 368 ; ils donnent l’analyse, dans l’ordre de classement des « layettes » (nom des boîtes de conservation en bois), des pièces contenues. Cet ordre originel n’est pas un ordre chronologique.

Les layettes, identifiées à l’origine par leur nom de domaine (abbayes, Apremont, etc., suivi d’un numéro d’ordre quand plusieurs concernaient un même domaine), furent intégrées au XIXe siècle à la série B (archives de souveraineté de Lorraine) ; les 490 boîtes y furent ainsi cotées de B 475 à B 965. À l’intérieur de chaque boîte, les pièces ou ensembles de pièces décrites sont ainsi identifiées, aujourd’hui, par une cote à trois éléments : la lettre de série B, suivie du numéro de la layette (475 à 965), puis du numéro d’ordre de la pièce ou de l’ensemble de pièces dans la layette.

À titre d’exemple, le premier volume d’inventaire (B 336), consacré aux titres concernant les abbayes du duché, s’ouvre sur la pièce cotée B 475-1 (confirmation d’une donation à l’abbaye de Beaupré en 1135).

En 1740, année de sa mort, Lancelot regagna Paris. Il emporta, avec l’assentiment du cardinal de Fleury, une collection de pièces originales numérotées et décrites dans son inventaire mais jugées plus utiles au roi de France, à l’appui des prétentions territoriales de la Couronne, qu’au trésor des chartes de Lorraine ; elles furent remises à la Bibliothèque royale et constituent aujourd’hui la collection de Lorraine à la Bibliothèque nationale de France. Leur déficit a été ultérieurement relevé dans l’inventaire par un D en marge.

La reproduction numérique de l’intégralité du contenu des 33 volumes, en format image, s’accompagne de leur transcription. Elle peut être interrogée par volume, en plein texte. Le lecteur a également la possibilité de dérouler de manière intégrale et continue la transcription de chaque volume.