L'imaginaire
Durant les temps modernes, les demeures seigneuriales incarnent de plus en plus un ordre féodal archaïque qu'il convient de mettre à bas, même si la majorité d'entre elles s'est transformée en châteaux de plaisance.
Cette vision négative évolue au début du XIXe siècle avec le romantisme et des auteurs tels que Chateaubriand ou Lamartine. Un homme joue à cette époque un rôle majeur : l’auteur Prosper Mérimée (1803-1870) qui, en tant qu'inspecteur général des Monuments historiques à partir de 1834, prend les premières mesures de conservation et de restauration confiées à son ami architecte Eugène Viollet-le-Duc.
Le château exprime alors la nouvelle sensibilité romantique qui trouve son fondement dans la nature, dans l'imaginaire ou dans l'histoire héroïsée. Puis, sous l'influence du roman gothique et du fantastique, le château fort se transforme dans la seconde moitié du siècle en un endroit terrifiant où résident les créatures diaboliques.
Le XXe siècle marque la renaissance des forteresses médiévales. Cette renaissance est virtuelle sous l’influence du cinéma mais aussi scientifique grâce aux progrès de l'histoire et de l'archéologie, permettant la naissance de projets comme la construction d'un château fort dans le respect des techniques d'époque à Guédelon (Yonne). De nos jours, le château fort est un élément fort de l’attachement au patrimoine et, mille ans après sa naissance, la fascination qu'il exerce reste intacte.