La démographie

Natalité


Registre paroissial de Franconville :
mariage de Claude Noirclère et de
Thérèse Boulangé,
5 juillet 1774 - 2 E 207/1

Au XVIIIe siècle, la natalité correspond au nombre d'enfants légitimes qu’une femme met au monde durant son cycle de fertilité inauguré par le mariage. Les naissances naturelles, condamnées par l'Église, ne figurent que rarement dans les registres.

L’exemple de Thérèse Boulangé, paroissienne de Franconville est parlant. Elle fait preuve d’une forte fécondité puisqu’elle donne vie à 6 enfants en 10 ans : François (7 juin 1776), Claude (12 décembre 1777), Joseph (23 janvier 1779), Thérèse (30 janvier 1781), Marie (5 août 1784) et Claude (16 mars 1786).

L'écart réduit (moins de 20 mois entre chaque naissance) peut s'expliquer par l’absence de pratiques contraceptives.

Ces chiffres sont à relativiser par l’âge tardif au mariage (28 ans) et l’arrivée du premier né (30 ans), la fin précoce du cycle reproductif (40 ans) et l’importance de la mortalité infantile (deux enfants, Claude et Thérèse décédent durant leur premier mois de vie).

Les registres paroissiaux mettent ainsi en évidence la démographie d’Ancien Régime caractérisée par une natalité forte mais pondérée par une mortalité qui l’est tout autant et qui frappe les enfants les plus fragiles. Au final, l'accroissement naturel est faible, ce qui a pour conséquence une évolution lente de la population paroissiale.

 

Mortalité

Registre paroissial de
Domèvre-sur-Vezouze,
1780 - 2 E 160/1

Le relevé des actes de sépulture montre les conditions mortifères auxquelles est soumise la paroisse de Domèvre-sur-Vezouze entre 1778 et 1780. Faible durant les deux premières années, le rythme des décès s'accélère brutalement en 1780 avec deux pics de mortalité (hiver 1779-1780, puis août-septembre 1780).

La répartition par mois met en évidence deux "seuils de mortalité" durant l'année : ceux qui réchappent à la saison hivernale doivent encore passer la fin de l'été. Ici comme là, les disettes génératrices de malnutrition combinées aux fièvres et autres maladies malignes font des ravages.

Cependant, la mort inévitable n'en est pas moins sélective.

L'âge moyen du décès chez les hommes durant la période est de 18 ans contre 27 ans chez les femmes, ce qui induit une première inégalité de près de 10 ans (soit un tiers de vie) selon le sexe.

Les âges des défunts induisent là encore un effet de seuil : de la naissance au trépas la frontière est ténue puisque les chances de survie augmentent considérablement passé l'âge de 10 ans.

Nombre de décès à Domèvre-sur-Vezouze, 1778-1780

Le cap des 50 ans accroît la mortalité sans gommer toutefois l'inégalité de sexe. Les décès des hommes se produisent à tous les âges de la vie, les femmes leur survivant plus fréquemment et atteignant en grand nombre les âges les plus avancés.

Le faible nombre de naissances et de décès enregistré à Franconville rend toute conclusion délicate. Néanmoins, un traitement informatique sous la forme d’un graphique à courbes montre un accroissement naturel positif sur la période (la courbe des baptêmes dépassant presque toujours celle des sépultures) à l’exception des accidents démographiques des années 1774-1775, 1785 et 1787, où l’évolution de la population est nulle.

 

Accroissement naturel

Registre paroissial de
Domèvre-sur-Vezouze,
1780 - 2 E 160/1

Les actes de sépulture, rapportés à ceux des baptêmes, montrent l’accroissement naturel (= naissances - décès) d’une paroisse durant un temps donné. C’est le cas pour Franconville entre 1774 et 1789 où l’absence de lacunes permet un suivi fidèle de la population.

Toutefois, le faible nombre de naissances et de décès enregistré à Franconville rend toute conclusion délicate.

Néanmoins, un traitement informatique sous la forme d’un graphique à courbes montre un accroissement naturel positif sur la période (la courbe des baptêmes dépassant presque toujours celle des sépultures) à l’exception des accidents démographiques des années 1774-1775, 1785 et 1787, où l’évolution de la population est nulle.