Fonds des Ateliers Jean Prouvé, entreprise
Jean Prouvé (1901-1984), ferronnier de formation, est devenu progressivement une figure à part de l’architecture moderne en France, jusqu’à atteindre aujourd’hui une reconnaissance internationale. Des premières oeuvres en fer forgé, il est passé à la conception de menuiseries métalliques en acier puis en aluminium, de mobilier, puis d’éléments constructifs (portiques, coques de toiture, panneaux de façade « sandwich »…), pour parvenir à la conception de bâtiments, dans un esprit de recherche permanente visant à l’industrialisation intégrale de la construction. Sa société a connu une croissance corrélative, passant du simple atelier de compagnons à une entreprise (Ateliers Jean Prouvé, créés en 1923), bientôt dotée d’une véritable usine installée à Maxéville en 1947. Des premières commandes locales, il passe à une clientèle nationale par le biais des collaborations avec les architectes du mouvement moderne (Robert Mallet-Stevens, Eugène Beaudouin et Marcel Lods, Le Corbusier). Les réalisations auxquelles ont participé les Ateliers Jean Prouvé se comptent par centaines, du fait de la variété de leur production et de leur caractère industrialisé, mais à chaque fois adapté à la spécificité du projet. Parmi de nombreuses oeuvres marquantes, on peut citer la fourniture d’éléments pour la Maison du Peuple à Clichy (1935-1939), la Fédération nationale du bâtiment à Paris (1949), l’imprimerie Mame à Tours (1950-1953), la conception de pavillons démontables pour sinistrés (1944-1949), de nombreux modèles de maisons industrialisées. Du fait de divergences fondamentales avec Studal, filiale de l’Aluminium français qui a pris des parts dans sa société, Jean Prouvé décide de quitter la direction de son usine à l’automne 1953 et entame une carrière d’ingénieur-conseil ; il prend alors part à de grandes réussites mais ne retrouve jamais le contexte de liberté créative et de facilité à passer de l’élaboration à la production qu’il avait connu comme chef d’entreprise. Les Ateliers conservent son nom jusqu’à la fin de 1955, avant d’être rebaptisés Ateliers de construction préfabriquée de Maxéville (voir arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 223 J).
Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, 23 J.Les archives sont avant tout un fonds d’entreprise : elles reflètent le talent créatif de Jean Prouvé mais aussi le travail collectif des dizaines de dessinateurs passés par le bureau d’étude sous son autorité. Les dossiers ont été conservés dans leur classement d’origine, les plans étant rangés selon les cas par affaire ou selon le type ou le mode de fabrication. Les dessins peuvent représenter le détail le plus technique d’un élément constructif ou se rapprocher du véritable dessin d’architecture : c’est cette représentation de toutes les étapes de la conception qui fait aussi la richesse du fonds. 1924-1955.
1,7 ml de dossiers administratif et environ 25 000 plans.