Testament du roi Stanislas
Le 250e anniversaire du rattachement de la Lorraine à la France, inscrit au calendrier des commémorations nationales publié par le ministère de la Culture, offre l’opportunité de rendre consultable en ligne la copie numérique du testament du roi Stanislas, dont le document original sera présenté au public lors de la prochaine exposition du musée Lorrain.
Sa première rédaction remonte au 30 janvier 1761, au château de Lunéville. Le 23 juin 1764, toujours à Lunéville, Stanislas en fait modifier quelques articles. Les deux cahiers, cachetés et cousus ensemble, sont déposés au greffe de la Cour souveraine de Lorraine à Nancy (installée en 1751 dans l’hôtel de Beauvau, racheté par le souverain à cet effet). Le 30 juin 1764, une semaine après le second dépôt, le greffe de la Cour souveraine enregistre un troisième dépôt, celui d’un codicille, par le chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière. Cet ensemble, comme toutes les pièces destinées au règlement de la succession, a été rédigé en deux exemplaires authentiques.
À la mort du roi de Pologne, le 23 février 1766, l’exemplaire déposé au coffre de la Cour souveraine y est maintenu, tandis que le chancelier de La Galaizière et l’intendant Alliot, exécuteurs testamentaires, récupèrent le double des pièces destinées au traitement de la succession (testament, mais aussi inventaires, états de la cassette et de la Maison du roi, recueil des fondations du roi de Pologne,…) pour les porter à Paris et les remettre au duc de Choiseul et au contrôleur général des Finances L’Averdy (mars 1766).
À travers les vicissitudes du temps, le testament et ses annexes n’ont pas quitté l’hôtel de Beauvau et sont ainsi passés de la garde de la Cour souveraine de Lorraine à celle de la cour d’appel de Nancy. Lors du versement des archives judiciaires d’Ancien Régime (restées dans les caves de la cour d’appel) aux archives départementales, en 1896, les pièces conservées au coffre et le testament au premier chef en ont été exclues ; la puissance du symbole l’emporta sur celle de la loi. Quant au double authentique du testament de 1761/1764 et de son codicille, il semble n’avoir jamais été remis au conseil du roi de France et être resté entre les mains du chancelier de La Galaizière. Qu’est-il devenu ?