Dangers sociétaux : violences
La maladie et le milieu socioéconomique ne résument pas les dangers qui guettent l’enfant : il est exposé aux agressions sexuelles, aux rapts et meurtres, aux effets directs ou indirects de la guerre et, pour les enfants des villes, aux risques de la rue (voitures mal conduites, animaux non contrôlés, etc.).
Le viol et plus largement les agressions sexuelles sont peu dénoncés sous l’Ancien Régime : jusqu’à la Révolution, les procédures pour viol d’un garçon sont rarissime ; on parle encore moins des filles. Il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que le viol suivi de meurtre sur un enfant provoque l’indignation collective. Depuis 1832, le Code pénal sanctionne toute relation sexuelle entre enfants et adultes, même celles qui ne s’accompagnent d’aucune violence ; au-delà d’un âge qui progresse de 11 ans (1832) à 15 ans (1945), il n’y a délit que si l’acte sexuel s’accompagne de violence, contrainte ou surprise ou bien s’il est consommé entre un mineur et un adulte ayant autorité sur lui (parent, professeur, prêtre, etc.).
Les plaintes pour agression sexuelle se multiplient à partir de 1850, et la législation se durcit (loi de 1898 sur la répression des violences et voies de fait envers les enfants). À la fin du XXe siècle, on assiste à une croissance très sensible des condamnations pour viols intra-familiaux qui auront résisté beaucoup plus longtemps que les autres à la dénonciation.