Dangers sociétaux :
le travail des enfants
Les conditions de vie de l’enfant divergent profondément selon son environnement familial et social, qu’une crise économique ou une guerre a vite fait de bouleverser.
À la campagne, l’enfant participe aux tâches agricoles et domestiques, ce qui constitue, longtemps encore après les lois Ferry de 1880, un obstacle à la scolarisation. La crise économique qui sévit en France à la Révolution le fait entrer de plain-pied dans le monde du travail manufacturier et industriel : des ateliers de charité se multiplient pour employer, sous le régime de l’apprentissage, les enfants trouvés dont les hospices sont surchargés. La Révolution terminée, l’emploi des enfants dans les manufactures et les usines s’est banalisé, sans recours au contrat ou à toute autre précaution juridique.
Au XIXe siècle, les enfants des couches populaires sont mis au travail dès 8-10 ans. Les filles sont placées comme domestiques, certaines même prostituées en dépit de la loi. Même mal rétribuée pour des tâches équivalentes à celles des adultes, la main-d’œuvre enfantine rapporte aux familles des salaires d’appoint indispensables. En 1840, plus de 12 % de la main-d’œuvre industrielle française est constituée d’enfants de moins de 16 ans. La progressive réglementation se solde par l’abandon de cette pratique à la fin du siècle.
