Territoires collectifs
L’enfance populaire trouve sa place par défaut dans l’espace collectif d’Ancien Régime. La rue de quartier ou de village remplace le milieu familial dans sa fonction de refuge, de subsistance et d’éducation collective sous le contrôle du voisinage. Elle permet de pallier les problèmes domestiques de promiscuité, d’absence ou de violence. S’opère alors une double socialisation, par le monde adulte qui vise à l’intégration progressive au travail en boutique, usine ou atelier, et par le monde des enfants qui, de la cour au terrain vague, propose une initiation aux solidarités, à la sexualité et au conflit.
Des lieux dévolus à l’enfance, hors du cadre familial, apparaissent progressivement au XIXe siècle, comme l’école qui trouve sa forme définitive en se sanctuarisant et en se spécialisant, de la crèche au lycée.
Parallèlement, les espaces de loisirs (piscines, terrains de sport), de culture (bibliothèques, ludothèques) et commerciaux (rayons jouets des grands magasins) s’ouvrent en même temps que grandit le rôle de l’enfant comme agent économique.
