Territoire domestique
Des lieux dévolus à l’enfance apparaissent au XVIIIe siècle dans les demeures aristocratiques, avant d’être diffusés dans les maisons bourgeoises du siècle suivant : nursery ou chambres d’enfants de plus en plus distinguées par sexe. Ces espaces permettant à la fois la surveillance et l’éloignement graduent la progressive sortie de l’enfance, notamment la salle de jeu où l’enfant s’initie à la sociabilité des adultes grâce à la maison de poupée ou au petit théâtre. Une domesticité spécifique composée de nurses, précepteurs et bonnes d’enfants se développe parallèlement.
Dans les milieux populaires, l’espace familial souvent unique et la promiscuité sont de règle, favorisant l’entrée plus rapide dans la vie adulte.
Au XXe siècle se généralise à travers toutes les strates sociales le modèle de la chambre d’enfant qui cristallise préoccupations hygiénistes, souci de protection et amour familial. L’espace domestique se fractionne en micro-intimités et en lieux de vie rassembleurs.