Aliments
Pour des raisons économiques autant que culturelles, l’allaitement maternel est longtemps concurrencé par le recours à la nourrice.
Jusqu’au début du XXe siècle, nombre d’enfants des villes sont ainsi envoyés à la campagne, l’apogée se situant au XIXe siècle, notamment en raison du travail des femmes. La mortalité des tout-petits, soumis à un environnement microbien inconnu, à la négligence de nourrices occupées à d’autres tâches et à l’éloignement de leurs parents est effrayante. L’Ancien Régime institue un système de contrôle de plus en plus strict, avec la mise en place de bureaux de placement. En 1874, la loi Roussel organise la surveillance des nourrissons et des nourrices. L’idéalisation de la relation mère-enfant ne fait reculer la mise en nourrice qu’au début du XXe siècle.
D’abord réservé aux enfants pauvres privés de mère, l’allaitement artificiel, très mal vu dans un premier temps, fait des progrès à partir des années 1870 quand se diffuse la pasteurisation.
Le sevrage et la diversification interviennent à des âges variables selon la période : tardifs au Moyen Âge (avec l’arrivée de l’enfant suivant), précoces sous l’Ancien Régime (bouillies et jus de viande sont servis dès quatre mois), ils sont facilités après la Seconde Guerre mondiale par le lait maternisé et les aliments nouveaux, diététiques et mieux conditionnés.