Répression et déportation
Aménagement du camp pour l'internement de Juifs
Au lendemain du premier statut des Juifs (4 octobre 1940), Vichy donne tout pouvoir aux préfets d'interner les Israélites étrangers dans des camps spéciaux. Dès sa création en 1941, celui d'Écrouves va refléter cette politique antisémite à laquelle s'ajoutent les mesures allemandes. Les premiers internés raciaux sont des étrangers peu nombreux mais à partir de 1942 les arrestations de Juifs progressent, d'abord étendues aux adultes masculins détenteurs de la nationalité française, puis aux femmes et aux enfants.
Le rapport du chef du C.S.S. d'Écrouves daté du 25 juillet 1942, c'est-à-dire une semaine après les rafles du Vel d'Hiv, marque un tournant. Désormais on prévoit la division du camp en trois : une première partie bénéficie d'un régime plus souple réservé aux internés non raciaux, deux autres quartiers doivent accueillir les Juifs, les hommes étant strictement séparés des femmes et des enfants.
Des travaux (jamais achevés) prévoient l'isolement absolu des Israélites sous la forme de baraquements entourés d'une double enceinte gardée par des miradors. Dans le plan comme dans la fonction, Écrouves s'assimile à la fois à un centre de détention, un lieu de transit et à un camp de concentration.