Les internés
Autorisation de visite
La directive prise à Vichy le 19 juin 1941 par le ministre de l'Intérieur H. Chavin fixe les conditions de visite à l'intérieur des centres de séjour surveillé alors même que celui d'Écrouves n'est pas encore entré en fonction. Quatre catégories de personnes peuvent approcher les détenus : la famille proche, les personnes en-dehors du cercle familial, les religieux des cultes catholique, protestant, hébraïque et, de façon implicite, les membres des organisations d'aide et de secours (la Croix-Rouge, le Comité Inter Mouvements Auprès Des Evacué ou Cimade…).
Ce texte nous indique que les préfets de la zone occupée se voient dorénavant attribuer le pouvoir discrétionnaire d'accorder les autorisations (ou de les supprimer). De même, c'est à eux qu'appartient la responsabilité de mettre en place les moyens pour que les contacts entre détenus et toutes personnes étrangères soient encadrés; ce qui, dans une certaine mesure, ne fait que prolonger la censure déjà à l'œuvre au niveau des correspondances. En réalité, l'insuffisance des personnels d'encadrement et la personnalité du chef du centre déterminent en grande partie le degré d'ouverture vers le monde extérieur.