Répression et déportation
Bilan de l'internement de Juifs à Écrouves
Le 2 septembre 1944 le C.S.S. d'Écrouves cesse d'être un camp d'exclusion et de répression aux ordres de Vichy. Il retrouve néanmoins ses fonctions de centre d'internement administratif jusqu'en 1946 avec le maintien de droits communs en attente de libération et l'arrivée de suspects de collaboration. C'est dans ce contexte et sur la base des registres d'écrou que les nouvelles autorités républicaines du centre dressent le bilan des Juifs internés entre le 18 septembre 1941 et le 14 juillet 1944.
Les 1898 Juifs originaires de Meurthe-et-Moselle et des départements limitrophes internés au centre sont victimes de vagues d'arrestation destinées à former les convois de déportation. Ces rafles montent en puissance de 1941 à 1944 si l'on considère que les dernières s'arrêtent à l'été 44. Cependant, les victimes n'augmentent pas dans les mêmes proportions : le nombre maximum d'internements correspond à l'effet de surprise de 1942 lié à la mise en œuvre de la Solution finale, puis à l'accélération de 1944 où l'on arrête les catégories les plus vulnérables et jusque là épargnées.
Paradoxalement, l'année 1943 connaît le plus grand nombre de rafles pour des résultats moindres, notamment du fait de l'entrée en clandestinité de nombreux Israélites.
Transférés à Drancy puis vers l'Allemagne, moins de 14% des déportés passés par Écrouves reviendront des camps de la mort…