Les pouvoirs
Les pouvoirs exercés par le seigneur dans son fief sont consignés dans les livres terriers. Ces registres conservés au château énumèrent l'ensemble des droits et usages pesant sur les terres et sur les personnes ; ce sont eux que les paysans brûlent dans la nuit du 4 août 1789.
La libre propriété des terres par le seigneur définit la seigneurie foncière. La location de terres à des tenanciers lui permet alors de percevoir des bénéfices qui consistent en parts de récoltes (le champart), en un cens annuel en argent, en nature, voire mixte, et en différentes corvées (travaux agricoles dans la réserve, transports…). S'y ajoute la perception croissante de taxes sur les communaux en dépit de la résistance de la collectivité qui utilise ces landes et ces bois comme pâturage ou pour se chauffer.
Dans le cadre de la seigneurie banale, le châtelain a le pouvoir d’ordonner, de contraindre et de punir. Il soumet les manants à la taille en vertu de la protection qu'il leur assure, ainsi qu'à diverses taxes et services appelés "exactions" (entretien du château, guet…). Ce pouvoir permet également au seigneur d'imposer l'usage exclusif de son moulin, son four et son pressoir qui constituent les banalités, et de lever une série de péages sur les voies ou sur les marchandises (les tonlieux). Enfin, de nombreuses amendes frappent les vassaux soumis au droit seigneurial de justice.