La maison forte
Au Moyen Âge on la désigne par "forte maison", "châtelet", "tour", "forteresse", voire simplement "maison". Cette construction se pose comme une demeure fortifiée de rang inférieur au château : résidence de la petite noblesse, souvent un chevalier, elle représente une autorité limitée dans sa seigneurie et développe un potentiel défensif modeste. Les protections de la maison forte consistent en des terrassements, fossés ou plateformes, couverts de haies et palissades, parfois de barbacanes, entourant un ou plusieurs bâtiments résidentiels (généralement une maison flanquée de tours circulaires ou d'une tour principale, avec quelques éléments symboliques comme des courtines, des mâchicoulis…).
Le modèle de la maison forte provient d'Île-de-France et se développe en Lorraine entre 1250 et 1700. Son plan est majoritairement quadrangulaire avec des dimensions qui n'excèdent pas 45 mètres. Ultime maillon de l'habitat seigneurial, cette demeure fortifiée est le plus souvent à proximité des lieux économiques de la paroisse afin de compenser par des droits sur les productions et les mobilités la faiblesse de son autorité territoriale.