Emile Jacquemin, caricature de « K. Randache » parue dans L’Immeuble et la construction dans l’Est, 18 janvier 1903.
Né en 1850, fils de Claude Jacquemin, arrivé à Nancy sensiblement en même temps que son père, Émile Jacquemin semble s’être émancipé rapidement malgré son jeune âge de sa tutelle professionnelle, tout en suivant son modèle. Il crée en 1873 une entreprise très rapidement active dans la construction publique comme privée, installée au 4 rue Isabey. Cette proximité géographique va peut-être lui valoir la commande des maisons de la rue de Rigny par Jules Bertier, puis celle d’une bonne part de la rue Lepois par son neveu Félix Bertier-Rendatler. Probable concepteur des bâtiments qu’il construit, il crée un ensemble de maisons relevant presque toutes d’un modèle à 3 travées, qui utilise un nombre d’éléments décoratifs restreints (chaînes d’angle en pierre de taille, lucarne centrale avec fronton, arc en mitre ou œil-de-bœuf pour lucarnes latérales…) mais dont l’utilisation répétée et alternée contribue à l’harmonie de l’ensemble. L’élégance et le caractère bon marché de ses constructions, couplés à une activité de lotisseur dans les quartiers Isabey et Vert-Bois, fondent le succès qu’Emile Jacquemin va connaître durant une décennie, avant que des revers financiers ne l’obligent à liquider son entreprise et ne restreignent son activité constructive. Fondateur de l’hebdomadaire L’Immeuble et la construction dans l’Est en 1887, il deviendra un journaliste et critique architectural redouté jusqu’à son décès en 1907.
Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, PER 3012/5