La destruction du pont dans le récit de l’abbé Briel
«Le pont saute» dans Briel (Adolphe), Le Pillage, l’incendie & la restauration de Fontenoy, 3e édition, Nancy, G. Crépin-Leblond, 1892.
« Le village est dans le calme le plus complet. On entend alors dans la rue venant de la forêt, une foule qui marche avec précaution. Ce sont les Chasseurs des Vosges. […] Les Français se précipitent dans la gare ; les Prussiens se rendent ou se sauvent à la faveur de la nuit. […] Pendant ce temps, on travaillait sur le pont avec une activité fiévreuse […]. Bientôt tous les soldats sont réunis dans la rue et s’apprêtent au départ ; un officier regarde sa montre et dit : Encore deux minutes et le pont sautera. Au moment marqué, une explosion formidable retentit et fait trembler la terre ; deux autres détonations presque simultanées lui succèdent. C’est le pont qui saute. […] Les Chasseurs des Vosges poussent un immense cri : Vive la France ! les habitants qui les entourent y répondent […]. Il était sept heures moins un quart. Selon la coutume, à cette saison, l’Angelus sonnait. Hélas ! ces accents de nos cloches étaient comme le glas funèbre de Fontenoy, et devaient ajouter encore à la colère des Allemands » (op. cit., p. 12-18).
Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, 8° J IV 15